Imaginez un patient, Monsieur Dubois, se présentant à votre cabinet avec des céphalées persistantes, des engourdissements irradiant dans ses bras et une raideur cervicale invalidante. Sans l’apport crucial de l’imagerie médicale moderne, établir un diagnostic précis représenterait un défi de taille. La capacité d’observer directement les structures internes de la colonne vertébrale cervicale a transformé la manière dont nous appréhendons et traitons les affections de cette région cruciale du corps.

La colonne cervicale, de par sa complexité anatomique et sa fonction essentielle de soutien de la tête et de protection de la moelle épinière, est particulièrement vulnérable aux blessures et aux maladies. Les pathologies cervicales, allant des simples douleurs musculaires aux lésions neurologiques sévères, représentent un fardeau important pour les systèmes de santé. En effet, les douleurs cervicales touchent une part importante de la population. Une étude estime que jusqu’à 70% des individus expérimenteront des douleurs au niveau de la nuque à un moment de leur vie [Source : Société Française de Rhumatologie]. Le diagnostic précis de ces affections est donc essentiel pour assurer une prise en charge rapide et efficace, minimisant ainsi l’impact sur la qualité de vie des patients et réduisant les coûts socio-économiques associés aux traitements prolongés et aux incapacités.

L’avènement de l’imagerie vertébrale moderne a véritablement révolutionné le diagnostic cervical. Grâce à des techniques telles que la radiographie standard, la tomodensitométrie (scanner), l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et d’autres modalités plus spécialisées, les médecins peuvent désormais visualiser avec une précision inégalée les structures osseuses, les tissus mous (ligaments, muscles, disques intervertébraux) et les éléments neurologiques (moelle épinière, racines nerveuses) du rachis cervical. Nous aborderons les principes fondamentaux de chaque technique, leur application clinique et les facteurs à prendre en compte pour choisir la modalité la plus appropriée en fonction de la situation clinique du patient.

Anatomie cervicale et pathologies : les fondements

Avant d’explorer les techniques d’imagerie cervicale, il est essentiel de revoir les bases de l’anatomie du rachis cervical et les pathologies qui peuvent l’affecter. Une compréhension solide de ces éléments est indispensable pour interpréter correctement les images et poser un diagnostic précis. L’anatomie de la colonne vertébrale cervicale est complexe, et les pathologies qui l’affectent sont variées, allant de problèmes dégénératifs à des traumatismes, des inflammations ou des tumeurs.

Anatomie cervicale : rappels essentiels

  • Vertèbres cervicales (C1-C7): Ces vertèbres, au nombre de sept, constituent la partie supérieure de la colonne vertébrale. C1, également appelée Atlas, soutient directement la tête et permet les mouvements de flexion et d’extension. C2, ou Axis, est dotée d’une protubérance osseuse (l’odontoïde) qui s’articule avec l’Atlas et permet les mouvements de rotation de la tête. Les vertèbres cervicales typiques (C3-C7) présentent un corps vertébral plus petit que les autres vertèbres, un foramen vertébral plus grand pour le passage de la moelle épinière et des foramina transversaires pour le passage des artères vertébrales.
  • Disques intervertébraux: Situés entre les corps vertébraux, ces disques agissent comme des amortisseurs, absorbant les chocs et permettant la mobilité de la colonne cervicale. Ils sont constitués d’un noyau gélatineux (nucleus pulposus) entouré d’un anneau fibreux (annulus fibrosus). Avec l’âge, les disques peuvent se déshydrater et s’user, ce qui peut entraîner des hernies discales ou une dégénérescence discale.
  • Ligaments: Les ligaments relient les vertèbres entre elles et assurent la stabilité de la colonne vertébrale cervicale. Les principaux ligaments comprennent le ligament longitudinal antérieur, le ligament longitudinal postérieur, le ligament jaune et le ligament nuchal. Ces ligaments contribuent à maintenir l’alignement vertébral, à limiter les mouvements excessifs et à protéger la moelle épinière.
  • Muscles: Les muscles du cou sont divisés en plusieurs groupes, notamment les fléchisseurs (sternocléidomastoïdien, scalènes), les extenseurs (trapèze, splénius capitis) et les rotateurs (obliques). Ces muscles jouent un rôle essentiel dans la posture, le mouvement et le soutien de la tête. Les spasmes musculaires sont une cause fréquente de douleurs cervicales.
  • Moelle épinière et racines nerveuses: La moelle épinière, une extension du cerveau, traverse le canal vertébral et transmet les signaux nerveux entre le cerveau et le reste du corps. Les racines nerveuses émergent de la moelle épinière et se dirigent vers les différentes parties du corps. La compression de la moelle épinière ou des racines nerveuses peut entraîner des douleurs, des engourdissements, une faiblesse musculaire et d’autres symptômes neurologiques.

Pathologies cervicales fréquentes : classification et présentation

Les pathologies cervicales sont nombreuses et variées. Elles peuvent être classées en fonction de leur origine : dégénérative, traumatique, inflammatoire ou autre. Comprendre la nature de chaque pathologie est essentiel pour orienter le diagnostic et le traitement.

Pathologies dégénératives

  • Spondylose: La spondylose est une affection dégénérative de la colonne vertébrale caractérisée par la formation d’ostéophytes (éperons osseux) et un rétrécissement des espaces intervertébraux. Elle est souvent due à l’usure progressive des disques intervertébraux et des articulations. Les symptômes peuvent inclure des douleurs au niveau de la nuque, une raideur et une compression des racines nerveuses ou de la moelle épinière. La prévalence de la spondylose augmente avec l’âge, touchant près de 85% des personnes de plus de 60 ans [Source : Arthritis Foundation].
  • Hernies discales: Une hernie discale survient lorsque le noyau gélatineux d’un disque intervertébral se propage à travers une fissure de l’anneau fibreux. La hernie peut comprimer les racines nerveuses adjacentes, provoquant des douleurs, des engourdissements et une faiblesse musculaire. Les hernies discales cervicales sont relativement fréquentes, représentant environ 1 à 3% de toutes les hernies discales [Source : American Academy of Orthopaedic Surgeons].
  • Sténose spinale: La sténose spinale est un rétrécissement du canal vertébral qui peut comprimer la moelle épinière et les racines nerveuses. Elle peut être causée par la spondylose, les hernies discales, les épaississements ligamentaires ou d’autres facteurs. Les symptômes peuvent inclure des douleurs cervicales, des engourdissements, une faiblesse musculaire et des troubles de la marche. La sténose spinale cervicale est plus fréquente chez les personnes âgées.

Pathologies traumatiques

  • Fractures vertébrales: Les fractures vertébrales cervicales peuvent être causées par des traumatismes violents tels que les accidents de voiture, les chutes ou les blessures sportives. Les fractures peuvent être stables ou instables, en fonction de l’atteinte des ligaments et de la moelle épinière. Les fractures instables peuvent entraîner une compression médullaire et des lésions neurologiques sévères. L’incidence des fractures vertébrales cervicales est estimée à environ 6 pour 100 000 personnes par an [Source : National Spinal Cord Injury Statistical Center].
  • Entorses et foulures cervicales (« coup du lapin »): Les entorses et foulures cervicales sont des lésions des ligaments et des muscles du cou causées par un mouvement brusque et excessif de la tête, comme lors d’un accident de voiture. Les symptômes peuvent inclure des douleurs cervicales, une raideur, des maux de tête et des vertiges. La plupart des entorses et foulures cervicales guérissent spontanément en quelques semaines.

Pathologies inflammatoires

  • Polyarthrite rhumatoïde: La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui peut affecter les articulations cervicales, entraînant une inflammation et une destruction du cartilage. Elle peut provoquer une instabilité cervicale et un risque de luxation atlanto-axoïdienne (déplacement de l’Atlas par rapport à l’Axis). Environ 25 à 80% des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde présentent une atteinte de la colonne cervicale [Source : Revue du Rhumatisme].
  • Spondylarthrite ankylosante: La spondylarthrite ankylosante est une maladie inflammatoire chronique qui affecte principalement la colonne vertébrale, entraînant une raideur et une fusion des vertèbres. Elle peut également affecter les articulations cervicales, limitant la mobilité du cou.

Autres pathologies

  • Tumeurs: Les tumeurs cervicales peuvent être bénignes ou malignes, primaires (originaires de la colonne vertébrale) ou secondaires (métastases d’un cancer situé ailleurs dans le corps). Les tumeurs peuvent comprimer la moelle épinière ou les racines nerveuses, provoquant des douleurs, des engourdissements et une faiblesse musculaire.
  • Infections: Les infections de la colonne cervicale, telles que les spondylodiscites (infections des disques intervertébraux et des vertèbres) et les abcès épiduraux (accumulations de pus dans l’espace épidural), sont rares mais potentiellement graves. Elles peuvent entraîner des douleurs cervicales, de la fièvre et des complications neurologiques.

Le tableau ci-dessous résume la prévalence de certaines pathologies cervicales courantes :

Pathologie Prévalence (estimation)
Douleur cervicale chronique 10-20% de la population adulte [Source : IASP]
Spondylose cervicale (signes radiographiques) Plus de 85% chez les personnes de plus de 60 ans [Source : Spine Journal]
Hernies discales cervicales symptomatiques 1-3% de toutes les hernies discales [Source : Neurosurgery]

L’importance d’un diagnostic précoce et précis

Un diagnostic précoce et précis est primordial pour une prise en charge efficace des pathologies cervicales. Retarder le diagnostic peut entraîner une aggravation des symptômes, des lésions neurologiques irréversibles et une diminution de la qualité de vie du patient. Un diagnostic précis permet d’orienter le traitement, qu’il s’agisse de médicaments, de kinésithérapie cervicale, d’infiltrations ou de chirurgie. De plus, un diagnostic précis permet de rassurer le patient et de lui fournir des informations claires sur sa condition et son pronostic.

Les modalités d’imagerie vertébrale moderne : présentation et applications

L’arsenal de l’imagerie vertébrale moderne offre une gamme variée d’outils pour visualiser les structures de la colonne vertébrale cervicale et diagnostiquer les pathologies qui l’affectent. Chaque modalité a ses propres avantages, limitations et indications spécifiques. Il est important de choisir la modalité appropriée en fonction de la question clinique posée, de la présentation clinique du patient et des contre-indications éventuelles. La radiographie, le scanner, l’IRM et la myélographie sont autant de techniques à disposition.

Radiographie standard (rayons X)

La radiographie standard, utilisant les rayons X, reste un outil de diagnostic fondamental dans l’évaluation initiale des pathologies du cou. Bien que moins sensible que d’autres modalités pour les tissus mous, elle offre une vue d’ensemble rapide et économique des structures osseuses et de l’alignement vertébral.

  • Principes de base : Les rayons X sont une forme de rayonnement électromagnétique qui traverse les tissus du corps. Les structures denses, comme les os, absorbent davantage de rayons X, apparaissant en blanc sur l’image. Les structures moins denses, comme les tissus mous, absorbent moins de rayons X, apparaissant en gris ou en noir.
  • Indications : La radiographie standard est utilisée en première intention pour évaluer les fractures cervicales, les luxations, les subluxations et l’alignement vertébral après un traumatisme. Elle peut également être utile pour identifier les signes de spondylose avancée, tels que les ostéophytes et le rétrécissement des espaces intervertébraux.
  • Avantages : La radiographie standard est largement disponible, peu coûteuse et rapide à réaliser. Elle ne nécessite aucune préparation particulière du patient.
  • Limitations : La radiographie standard est peu sensible pour les lésions des tissus mous (hernies discales, lésions ligamentaires, compressions médullaires). Elle expose également le patient à des radiations ionisantes, bien que la dose soit généralement faible.
  • Idée originale : Les techniques de radiographie dynamique (en flexion/extension) peuvent être utilisées pour évaluer l’instabilité cervicale, c’est-à-dire la capacité de la colonne vertébrale à maintenir son alignement lors des mouvements. Cette technique permet de mettre en évidence les mouvements anormaux entre les vertèbres, qui peuvent être le signe d’une lésion ligamentaire ou d’une instabilité post-traumatique.

Tomodensitométrie (scanner – CT)

La tomodensitométrie (scanner), utilisant également les rayons X, offre une vue plus détaillée des structures osseuses de la colonne cervicale que la radiographie standard. Elle est particulièrement utile pour évaluer les fractures complexes, les lésions osseuses subtiles et la sténose spinale.

  • Principes de base : Le scanner utilise un faisceau de rayons X rotatif pour acquérir des images en coupes transversales de la colonne vertébrale cervicale. Un ordinateur traite ensuite ces images pour créer des reconstructions tridimensionnelles.
  • Indications : Le scanner est utilisé pour évaluer les fractures complexes, les lésions osseuses subtiles, la sténose spinale et les tumeurs osseuses. Il est également utile pour guider les interventions chirurgicales, telles que les biopsies et les drainages d’abcès.
  • Avantages : Le scanner offre une excellente visualisation des structures osseuses et est rapide à réaliser. Il est moins sensible aux artefacts métalliques que l’IRM.
  • Limitations : Le scanner expose le patient à une dose de radiation plus importante que la radiographie standard. Il est moins performant que l’IRM pour visualiser les tissus mous (hernies discales, lésions ligamentaires, compressions médullaires).
  • Idée originale : Les techniques de CT avec reconstruction 3D permettent de visualiser la colonne vertébrale cervicale sous tous les angles et de planifier les interventions chirurgicales avec une grande précision. Ces reconstructions peuvent être utilisées pour simuler les coupes chirurgicales, évaluer la position des implants et prédire le résultat de l’intervention.

Imagerie par résonance magnétique (IRM)

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est la modalité d’imagerie de choix pour évaluer les tissus mous de la colonne cervicale, y compris les disques intervertébraux, les ligaments, la moelle épinière et les racines nerveuses. Elle n’utilise pas de radiations ionisantes et offre une excellente résolution des tissus mous. Dans certaines situations où l’IRM est contre-indiquée ou non concluante, la myélographie peut être envisagée.

  • Principes de base : L’IRM utilise des champs magnétiques et des ondes radiofréquences pour créer des images des tissus du corps. Les différents tissus émettent des signaux différents en fonction de leur composition chimique et de leurs propriétés physiques. Ces signaux sont détectés par une antenne et convertis en images.
  • Indications : L’IRM est utilisée pour évaluer les hernies discales, la compression médullaire, les lésions ligamentaires, les tumeurs, les infections et les maladies inflammatoires. Elle est également utile pour diagnostiquer les lésions de la moelle épinière, telles que la myélopathie cervicale et la sclérose en plaques.
  • Avantages : L’IRM offre une excellente visualisation des tissus mous et ne utilise pas de radiations ionisantes.
  • Limitations : L’IRM est plus coûteuse et plus longue à réaliser que la radiographie standard et le scanner. Elle est contre-indiquée chez les patients porteurs de certains implants métalliques (vérifier la compatibilité spécifique de l’implant avec l’IRM). Certains patients peuvent également ressentir de la claustrophobie dans l’appareil d’IRM.
  • Idée originale : Les séquences IRM avancées, telles que la diffusion tensor imaging (DTI) et la perfusion, peuvent fournir des informations supplémentaires sur la microstructure et la vascularisation de la moelle épinière. La DTI permet d’évaluer l’intégrité des fibres nerveuses, tandis que la perfusion permet de mesurer le flux sanguin dans la moelle épinière. Ces séquences peuvent être utiles pour diagnostiquer les lésions de la moelle épinière, telles que la myélopathie cervicale.

Myélographie et Myélo-Scanner

La myélographie, souvent suivie d’un myélo-scanner, est une technique invasive qui consiste à injecter un produit de contraste dans l’espace sous-arachnoïdien pour visualiser la moelle épinière et les racines nerveuses. Elle est principalement utilisée lorsque l’IRM est contre-indiquée ou non concluante, notamment pour l’évaluation des compressions radiculaires. Cette technique requiert une expertise particulière.

  • Principes de base : Un produit de contraste est injecté dans l’espace sous-arachnoïdien par ponction lombaire ou cervicale. Le produit de contraste se répand autour de la moelle épinière et des racines nerveuses, les rendant visibles sur les radiographies ou les images scanner.
  • Indications : La myélographie et le myélo-scanner sont utilisés pour évaluer les compressions radiculaires, les tumeurs et les malformations vasculaires de la moelle épinière. Elles sont également utilisées lorsque l’IRM est contre-indiquée (par exemple, chez les patients porteurs de certains implants métalliques).
  • Avantages : La myélographie et le myélo-scanner offrent une bonne visualisation des espaces liquidiens et des compressions.
  • Limitations : La myélographie est une technique invasive qui comporte un risque de complications, telles que les céphalées post-ponction, les infections et les réactions allergiques au produit de contraste.
  • Idée originale : La myélo-scanner peut être comparée à l’IRM avec rehaussement gadoliné pour l’évaluation des processus inflammatoires et tumoraux de la moelle épinière. L’IRM avec gadolinium permet de visualiser les zones d’inflammation et de rehaussement tumoral, tandis que la myélo-scanner permet de visualiser les compressions et les déformations de la moelle épinière.

Autres techniques

Bien que moins fréquemment utilisées pour le diagnostic cervical, d’autres techniques d’imagerie peuvent être utiles dans des situations spécifiques.

  • Echographie : Utile pour l’imagerie des muscles et des nerfs périphériques du cou, mais limitée pour les structures profondes de la colonne cervicale.
  • Scintigraphie osseuse : Peut aider à identifier les lésions osseuses actives, telles que les fractures de stress et les infections, mais elle n’est pas spécifique et nécessite d’autres examens pour confirmer le diagnostic.

Le tableau ci-dessous compare les principales modalités d’imagerie en termes de résolution, d’irradiation et de coût :

Modalité Résolution osseuse Résolution des tissus mous Irradiation Coût
Radiographie standard Bonne Faible Faible Faible
Tomodensitométrie (Scanner) Excellente Moyenne Moyenne à élevée Moyen
Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) Moyenne Excellente Aucune Élevé

Choisir la bonne modalité : un algorithme décisionnel

Le choix de la modalité d’imagerie la plus appropriée pour le diagnostic des pathologies du cou est un processus complexe qui dépend de plusieurs facteurs. Il est essentiel de prendre en compte la question clinique posée, la présentation clinique du patient, les contre-indications éventuelles ainsi que la disponibilité et le coût des différentes modalités.

Facteurs à considérer

  • Question clinique : Quel diagnostic est recherché ? Fracture cervicale, hernie discale, compression médullaire, tumeur, infection ?
  • Présentation clinique : Quels sont les symptômes du patient ? Douleurs cervicales, raideur, engourdissements, faiblesse musculaire, troubles neurologiques ?
  • Contre-indications : Allergies, implants métalliques, grossesse, claustrophobie ?
  • Disponibilité et coût : Quelles sont les modalités d’imagerie disponibles dans l’établissement et quel est leur coût ?

Algorithme décisionnel : un guide pratique

  • Douleur cervicale aiguë post-traumatique : Radiographie standard en première intention. Scanner si suspicion de fracture complexe ou instabilité.
  • Douleur cervicale chronique sans traumatisme : IRM pour évaluer les hernies discales, la sténose spinale, les lésions des tissus mous.
  • Déficit neurologique : IRM en urgence pour exclure une compression médullaire ou radiculaire.
  • Suspicion d’infection ou de tumeur : IRM avec injection de gadolinium.

Rôle de l’interprétation radiologique

L’interprétation des images radiologiques est une étape cruciale du processus diagnostique. Il est primordial de faire appel à un radiologue expérimenté pour interpréter les images, détecter les anomalies subtiles et corréler les résultats avec les données cliniques du patient. Une communication claire et concise entre le radiologue et le clinicien est essentielle pour une prise de décision éclairée.

  • Importance d’un radiologue expérimenté : L’interprétation des images radiologiques nécessite une connaissance approfondie de l’anatomie et de la pathologie cervicale. L’expertise d’un radiologue expérimenté est indispensable.
  • Nécessité d’une communication claire et concise : Il est essentiel que le radiologue communique clairement et conciseement ses conclusions au clinicien traitant. Le rapport radiologique doit être précis, complet et pertinent pour la prise de décision concernant le traitement du patient.

Prenons l’exemple d’un patient se présentant avec des douleurs cervicales chroniques et des engourdissements dans le bras. L’IRM est l’examen de choix pour évaluer la présence d’une hernie discale comprimant une racine nerveuse. Un autre patient, victime d’un accident de voiture, nécessitera une radiographie standard en urgence pour écarter une fracture cervicale. Si la radiographie est normale mais que le patient présente des douleurs persistantes, un scanner pourra être réalisé pour visualiser plus précisément les structures osseuses.

Tendances et perspectives d’avenir

L’imagerie vertébrale moderne est un domaine en constante évolution, avec des avancées technologiques et des innovations qui promettent d’améliorer encore la précision et l’efficacité du diagnostic des pathologies du cou. L’intelligence artificielle, les nouvelles techniques d’imagerie et la personnalisation du diagnostic sont autant de pistes de recherche prometteuses, offrant des perspectives d’amélioration significatives pour l’avenir.

Intelligence artificielle (IA)

L’intelligence artificielle (IA) est en train de transformer de nombreux domaines de la médecine, y compris l’imagerie vertébrale. L’IA peut être utilisée pour automatiser l’analyse d’images, détecter les anomalies subtiles et aider les radiologues à poser un diagnostic plus précis et plus rapide. Cela permet de réduire le temps d’interprétation et d’améliorer la reproductibilité des résultats.

  • Rôle de l’IA : L’IA peut aider à automatiser des tâches répétitives, telles que la segmentation des vertèbres et la détection des fractures. Elle peut également aider à détecter les anomalies subtiles qui peuvent échapper à l’œil humain, contribuant ainsi à un diagnostic plus précoce et plus précis.
  • Exemples d’applications : Segmentation automatique des vertèbres, détection de fractures, classification des hernies discales. On peut aussi envisager l’IA pour la détection de la spondylarthrite ankylosante à un stade précoce.
  • Aspects éthiques et réglementaires : Il est important de discuter des aspects éthiques et réglementaires de l’utilisation de l’IA en imagerie médicale. Qui est responsable en cas d’erreur de diagnostic ? Comment garantir la confidentialité des données des patients ? L’encadrement de l’IA en imagerie est un sujet de débat actuel [Source: Journal de la Société Française de Radiologie].

Nouvelles techniques d’imagerie

De nouvelles techniques d’imagerie, telles que l’IRM à très haut champ et l’imagerie moléculaire, promettent d’améliorer encore la résolution et la précision du diagnostic cervical. Ces techniques offrent des perspectives intéressantes pour l’exploration des pathologies complexes de la colonne vertébrale.

  • IRM à très haut champ (7 Tesla) : L’utilisation d’IRM à 7 Tesla permet une amélioration significative de la résolution et de la qualité des images, offrant une visualisation plus fine des structures anatomiques et des anomalies.
  • Imagerie moléculaire : L’imagerie moléculaire, grâce à l’utilisation de traceurs spécifiques, permet de visualiser les processus biologiques impliqués dans les pathologies cervicales, ouvrant la voie à un diagnostic plus précoce et personnalisé.
  • Réalité Virtuelle et Augmentée : L’imagerie basée sur la réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR) pourrait être utilisée pour la planification chirurgicale et la formation des radiologues. La VR permet de créer des simulations réalistes des interventions chirurgicales, tandis que l’AR permet de superposer des images radiologiques aux images réelles du patient. Cette approche innovante pourrait révolutionner la pratique de la chirurgie et de la radiologie.

Personnalisation du diagnostic

La personnalisation du diagnostic, basée sur les caractéristiques individuelles du patient, est une tendance émergente en imagerie vertébrale. En adaptant les protocoles d’imagerie et en utilisant des biomarqueurs prédictifs, il est possible d’améliorer la précision du diagnostic et d’optimiser le traitement. On se dirige vers une médecine plus ciblée et adaptée à chaque individu.

  • Adaptation des protocoles : Adaptation des protocoles d’imagerie en fonction des caractéristiques individuelles du patient (âge, sexe, antécédents). Par exemple, un protocole spécifique peut être mis en place pour l’arthrose cervicale chez une personne âgée.
  • Utilisation de la génomique et de la protéomique : L’identification des biomarqueurs prédictifs de certaines pathologies cervicales, grâce à la génomique et la protéomique, permettra une meilleure stratification des patients et une prise en charge plus personnalisée.

Vers un diagnostic cervical précis et personnalisé

L’imagerie vertébrale moderne est un outil indispensable pour le diagnostic et la prise en charge des pathologies cervicales. Les avancées technologiques et les innovations en cours promettent d’améliorer encore la précision, l’efficacité et la personnalisation du diagnostic. La convergence de l’imagerie, de l’intelligence artificielle et de la génomique ouvre des perspectives fascinantes pour l’avenir de la médecine cervicale, offrant l’espoir de diagnostics plus précoces, de traitements plus ciblés et d’une meilleure qualité de vie pour les patients souffrant de problèmes au niveau de la nuque.

N’hésitez pas à consulter votre médecin pour en savoir plus sur les options d’imagerie les plus appropriées à votre situation.