La cervicalgie, une affection fréquente qui touche une part importante de la population active, peut significativement impacter la qualité de vie et la productivité. Des études révèlent qu’environ 67% des personnes souffrant de cervicalgies chroniques rapportent une baisse notable de leur performance au travail. On estime que jusqu’à 70% des adultes expérimenteront une douleur au cou à un moment donné de leur existence. Cette douleur, souvent persistante, peut limiter les activités quotidiennes, comme la conduite automobile ou la pratique sportive, et engendrer un sentiment d’inconfort constant. Il est essentiel de comprendre les mécanismes sous-jacents à la cervicalgie pour mieux appréhender les options de traitement disponibles, notamment les techniques de décompression nerveuse. L’objectif de cet article est d’explorer les différentes techniques de décompression nerveuse cervicale, des approches conservatrices aux interventions plus invasives, afin d’offrir un aperçu complet des solutions potentielles pour soulager la douleur cervicale et améliorer le bien-être global.
Comprendre la cervicalgie et la décompression nerveuse cervicale
La cervicalgie, ou douleur au cou, se manifeste par une douleur localisée au niveau du rachis cervical. Elle peut irradier vers les épaules, la tête, générant des céphalées de tension, ou même les bras, causant des douleurs neuropathiques. Les causes de cette douleur sont multiples et variées, et peuvent être liées à des facteurs biomécaniques, inflammatoires ou neurologiques. Les mauvaises postures prolongées, telles que celles adoptées devant un ordinateur pendant plus de six heures par jour ou lors de l’utilisation d’un smartphone, en moyenne trois heures quotidiennes, constituent un facteur de risque important. Les traumatismes, comme le coup du lapin lors d’un accident de voiture, impliquant une force d’accélération et de décélération dépassant les 4G, peuvent également provoquer des cervicalgies aiguës ou chroniques. Par ailleurs, des affections dégénératives comme l’arthrose cervicale et les hernies discales cervicales peuvent comprimer les nerfs cervicaux, entraînant des douleurs persistantes et des troubles neurologiques. La dégénérescence discale survient souvent après l’âge de 40 ans. Il est important de noter que dans environ 25% des cas, la cause exacte de la cervicalgie reste difficile à identifier, rendant le traitement plus complexe et nécessitant une approche individualisée.
La décompression nerveuse cervicale vise à diminuer la pression exercée sur les nerfs cervicaux du cou, qui peuvent être comprimés ou irrités par diverses causes, comme une sténose foraminale. Cette compression peut engendrer une cascade de symptômes, allant de la douleur locale intense à l’engourdissement dans les membres supérieurs, aux picotements, voire à une faiblesse musculaire progressive dans le bras et la main, réduisant la force de préhension. La décompression nerveuse cervicale a pour objectif de restaurer la fonction nerveuse normale, permettant ainsi de soulager la douleur, de rétablir une meilleure qualité de vie et de favoriser la mobilité. Elle cherche à améliorer la circulation sanguine autour du nerf, à réduire l’inflammation locale et à permettre au nerf de se régénérer si nécessaire, améliorant la conduction nerveuse. Le succès de la décompression nerveuse dépend souvent de la cause sous-jacente de la compression et de la durée pendant laquelle le nerf a été comprimé. Une compression chronique de plus de six mois peut rendre la récupération plus difficile.
Il est crucial de souligner que la décompression nerveuse cervicale s’avère souvent plus efficace lorsqu’elle est intégrée dans une approche thérapeutique globale et personnalisée. Cette approche multimodale peut comprendre des exercices de renforcement musculaire ciblant les muscles stabilisateurs du cou, des techniques de relaxation pour réduire la tension musculaire, des modifications ergonomiques du poste de travail et, dans certains cas, des médicaments pour gérer la douleur et l’inflammation. L’association de différentes thérapies permet d’adresser les multiples facteurs contribuant à la cervicalgie et d’optimiser les résultats à long terme. Un plan de traitement personnalisé, élaboré en collaboration avec un professionnel de la santé qualifié, tel qu’un physiothérapeute, un ostéopathe ou un médecin spécialiste, est essentiel pour garantir une prise en charge adéquate et efficace de la douleur cervicale.
Techniques de décompression nerveuse cervicale : approches conservatrices
Les approches conservatrices de décompression nerveuse cervicale représentent souvent la première ligne de traitement pour les cervicalgies et les névralgies cervico-brachiales. Elles visent à soulager la pression sur les nerfs en utilisant des méthodes non invasives, telles que des exercices spécifiques de rééducation cervicale, des thérapies manuelles ciblées et des dispositifs médicaux spécifiques. Ces techniques sont généralement bien tolérées, présentent peu d’effets secondaires et peuvent être réalisées à domicile ou avec l’aide d’un professionnel de la santé. L’objectif principal est de restaurer la mobilité du rachis cervical, de renforcer les muscles stabilisateurs du cou, de corriger les déséquilibres posturaux et de réduire l’inflammation locale, contribuant ainsi à la décompression nerveuse cervicale et au soulagement durable de la douleur.
Exercices de décompression cervicale (auto-traitement)
La pratique régulière et consciencieuse d’exercices de décompression cervicale joue un rôle crucial dans le soulagement des cervicalgies, la réduction de la compression nerveuse et la prévention de leur réapparition. Une bonne posture et une mobilité adéquate du cou sont essentielles pour maintenir un alignement optimal de la colonne vertébrale, réduire la pression sur les nerfs et améliorer la circulation sanguine. Ces exercices peuvent être réalisés confortablement à domicile et ne nécessitent généralement aucun équipement particulier, ce qui les rend facilement accessibles. Il est cependant crucial de les effectuer avec prudence, en respectant les limites de son corps et de cesser immédiatement en cas de douleur intense ou d’aggravation des symptômes. Une séance d’exercices devrait durer environ 15 à 20 minutes.
- Rétraction cervicale (chin tucks) : Cet exercice simple et efficace consiste à rentrer doucement le menton vers la poitrine, en gardant le regard droit devant et en maintenant la position pendant quelques secondes. Il renforce les muscles profonds du cou, améliorant ainsi la posture cervicale, réduisant la tension sur les nerfs et diminuant la lordose cervicale. Les contre-indications incluent une douleur aiguë, une inflammation importante ou une instabilité cervicale.
- Inclinaisons latérales du cou : Inclinez doucement la tête vers l’épaule droite, en essayant de rapprocher l’oreille de l’épaule sans la lever, puis répétez l’exercice du côté gauche. Cet exercice étire les muscles latéraux du cou, améliorant la flexibilité, réduisant la compression nerveuse et soulageant les tensions musculaires. Évitez cet exercice si vous ressentez une douleur vive ou des picotements dans le bras.
- Rotations douces du cou : Tournez doucement la tête d’un côté à l’autre, en gardant les épaules détendues et en contrôlant le mouvement. Cet exercice simple améliore la mobilité du cou, réduit les tensions musculaires et favorise la circulation sanguine. Ne forcez jamais le mouvement si vous ressentez une résistance ou une douleur. Il faut éviter de faire des cercles avec la tête.
- Glissement de la tête vers l’avant et vers l’arrière : Assis ou debout, faites glisser doucement votre tête vers l’avant, puis vers l’arrière, en gardant le menton rentré et le regard droit devant. Cet exercice aide à libérer la tension dans les articulations cervicales, à améliorer la posture et à réduire la compression nerveuse. Soyez attentif à votre corps, écoutez vos sensations et arrêtez-vous en cas de douleur ou d’inconfort.
- Extension cervicale douce : Inclinez doucement votre tête vers l’arrière, en regardant vers le plafond, sans forcer le mouvement. Cet exercice peut aider à restaurer la courbe naturelle de la colonne vertébrale cervicale, à réduire la pression sur les nerfs et à améliorer la posture. Maintenez la position pendant quelques secondes, puis revenez lentement à la position de départ.
Pour une pratique sûre et efficace des exercices de décompression cervicale et maximiser leurs bénéfices, il est impératif d’écouter attentivement les signaux de son corps et de respecter ses limites. Il est recommandé de commencer doucement, en effectuant les exercices avec une amplitude de mouvement limitée, puis d’augmenter progressivement au fur et à mesure que la mobilité s’améliore et que la douleur diminue. Une posture correcte doit être maintenue tout au long des exercices, en gardant le dos droit, les épaules détendues et le menton rentré. Enfin, la régularité est essentielle pour obtenir des résultats optimaux : il est conseillé de répéter les exercices plusieurs fois par jour, idéalement deux à trois fois, pour maintenir la mobilité du cou, renforcer les muscles stabilisateurs et réduire la compression nerveuse cervicale.
Thérapies manuelles (professionnel de la santé)
Les thérapies manuelles, réalisées par des professionnels de la santé qualifiés et expérimentés tels que les physiothérapeutes, les ostéopathes ou les chiropracteurs, constituent une approche thérapeutique efficace et pertinente pour la décompression nerveuse cervicale et le soulagement durable des cervicalgies. Ces techniques manuelles visent à restaurer la mobilité articulaire du rachis cervical, à relâcher les tensions musculaires et les spasmes, à corriger les désalignements vertébraux et à réduire la compression nerveuse par des manipulations spécifiques et des mobilisations douces. Le choix de la technique appropriée dépend de la cause sous-jacente de la cervicalgie, des symptômes spécifiques du patient et de son état de santé général.
Traction cervicale manuelle
La traction cervicale manuelle est une technique thérapeutique qui consiste à appliquer une force de traction douce, progressive et contrôlée sur la colonne vertébrale cervicale, généralement pendant 15 à 20 minutes. Cette technique vise à distraire les vertèbres cervicales, créant ainsi de l’espace entre les corps vertébraux et réduisant la pression sur les nerfs cervicaux, les disques intervertébraux et les articulations facettaires. Les physiothérapeutes et les chiropracteurs utilisent différentes techniques de traction manuelle, adaptées à la condition spécifique du patient et à la cause de la compression nerveuse. La traction peut être appliquée de manière continue ou intermittente, selon les besoins et la tolérance du patient. On estime que 60% des patients souffrant de cervicalgies chroniques ressentent un soulagement immédiat de la douleur après une séance de traction cervicale manuelle. Cependant, il est important de noter que l’effet peut être temporaire si la traction n’est pas combinée à d’autres traitements visant à corriger la cause sous-jacente de la compression nerveuse et à renforcer les muscles du cou. La traction manuelle peut améliorer significativement la mobilité du cou et réduire les spasmes musculaires.
Mobilisation articulaire et manipulation vertébrale
La mobilisation articulaire et la manipulation vertébrale sont des techniques manuelles qui visent à restaurer la mobilité des articulations cervicales et à réduire la compression nerveuse. La mobilisation articulaire consiste en des mouvements doux, lents et répétitifs, effectués dans l’amplitude de mouvement normale de l’articulation, visant à améliorer la mobilité et à réduire la douleur. La manipulation vertébrale, quant à elle, est un ajustement plus rapide, plus précis et plus énergique, visant à corriger les dysfonctions articulaires, à rétablir l’alignement vertébral et à libérer les nerfs comprimés. Ces techniques peuvent améliorer l’amplitude des mouvements, réduire la douleur, diminuer les tensions musculaires et rétablir une meilleure fonction nerveuse. Bien que généralement sûres et efficaces, les manipulations vertébrales présentent un risque de complications rares, notamment des lésions vasculaires ou nerveuses. Il est donc essentiel de consulter un professionnel expérimenté, qualifié et ayant une connaissance approfondie de l’anatomie et de la biomécanique cervicale. L’amplitude du mouvement passive (PAM) joue un rôle crucial dans la décompression, car elle permet au thérapeute de mobiliser l’articulation dans une direction spécifique pour libérer le nerf comprimé et restaurer la fonction nerveuse.
Techniques de relâchement myofascial
Les tensions musculaires chroniques, les spasmes musculaires et les adhérences fasciales peuvent contribuer significativement à la compression nerveuse cervicale et à la douleur cervicale. Les techniques de relâchement myofascial visent à relâcher ces tensions, à améliorer la mobilité des tissus mous et à réduire la pression sur les nerfs. Le massage profond, la Trigger Point Therapy et la Graston Technique sont des exemples de techniques de relâchement myofascial utilisées par les thérapeutes manuels. Ces techniques peuvent soulager efficacement les tensions musculaires, améliorer la circulation sanguine locale, réduire la douleur, diminuer les spasmes musculaires et restaurer une meilleure fonction nerveuse. Environ 80% des patients rapportent une diminution significative de la douleur après une séance de relâchement myofascial ciblé. Cependant, plusieurs séances peuvent être nécessaires pour obtenir des résultats durables et maintenir les bénéfices à long terme. La Graston Technique, par exemple, utilise des instruments spécifiques en acier inoxydable pour cibler les adhérences fasciales profondes et les restrictions tissulaires.
Afin de maintenir un bien-être optimal, il est important de considérer les aspects suivants:
- Maintenir une hydratation adéquate.
- Gérer le stress grâce à des techniques de relaxation.
- Avoir un sommeil réparateur.
- Intégrer une alimentation équilibrée.
Techniques de décompression cervicale assistée par appareils
Les techniques de décompression cervicale assistée par appareils offrent une alternative ou un complément aux thérapies manuelles pour soulager la compression nerveuse cervicale. Ces dispositifs médicaux utilisent des forces de traction mécaniques ou des impulsions électriques pour soulager la pression sur les nerfs du cou, améliorer la circulation sanguine et réduire la douleur. Ils peuvent être utilisés en clinique ou à domicile, selon le type d’appareil, les recommandations du professionnel de la santé et les besoins du patient. L’utilisation appropriée de ces appareils nécessite une formation adéquate, le respect des précautions d’emploi et un suivi régulier par un professionnel de la santé.
Traction cervicale mécanique
Les appareils de traction cervicale mécanique sont spécialement conçus pour appliquer une force de traction constante, progressive et contrôlée sur la colonne vertébrale cervicale. Ces appareils peuvent être utilisés en clinique ou à domicile, selon les besoins spécifiques du patient et la supervision du professionnel de la santé. Les réglages de la force, de la durée et du mode de traction doivent être effectués avec précision en fonction de la condition individuelle du patient, de la cause de la compression nerveuse et sous la supervision étroite d’un professionnel de la santé qualifié. La traction cervicale mécanique peut être plus précise et constante que la traction manuelle, mais elle présente également un risque de complications, telles qu’une irritation nerveuse accrue, si elle est mal utilisée ou si les contre-indications ne sont pas respectées. Le coût d’un appareil de traction cervicale mécanique de qualité peut varier considérablement, allant de 50 à 500 euros, selon le modèle, les fonctionnalités et la marque. La traction cervicale mécanique est parfois utilisée pour préparer les tissus et faciliter d’autres thérapies, telles que la mobilisation articulaire et les exercices de rééducation.
Tables de décompression spinale (DTS)
Les tables de décompression spinale (DTS) sont des dispositifs médicaux motorisés sophistiqués qui appliquent une traction contrôlée, progressive et intermittente sur la colonne vertébrale cervicale et lombaire. Ces tables sont généralement utilisées dans les cliniques spécialisées en décompression spinale et nécessitent une expertise spécifique pour leur utilisation. Elles sont conçues pour réduire la pression intradiscale, améliorer la circulation sanguine dans les disques intervertébraux et soulager la douleur chronique. Bien que les DTS soient prometteuses pour le traitement de certaines affections de la colonne vertébrale, les preuves scientifiques de leur efficacité pour toutes les indications spécifiques, notamment les cervicalgies chroniques, sont encore limitées et nécessitent des recherches supplémentaires. Une séance de DTS peut coûter entre 50 et 150 euros, selon la clinique et la durée de la séance. Les tables Cox Flexion-Distraction et les tables DRX représentent deux approches différentes de DTS, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Les tables Cox Flexion-Distraction permettent une mobilisation plus dynamique et tridimensionnelle de la colonne vertébrale, tandis que les tables DRX se concentrent sur une traction axiale plus statique et ciblée.
Stimulateurs neuromusculaires (NMES/EMS)
Les stimulateurs neuromusculaires (NMES/EMS) sont des appareils électroniques qui utilisent des impulsions électriques de faible intensité pour stimuler les muscles du cou et des épaules. Cette stimulation électrique peut aider à améliorer la posture en renforçant les muscles stabilisateurs, à réduire la tension musculaire et à soulager la douleur chronique. L’amélioration de la posture et la réduction de la tension musculaire peuvent contribuer à la décompression nerveuse cervicale et à la prévention des récidives. Les stimulateurs NMES/EMS sont généralement non invasifs, portables et peuvent être utilisés confortablement à domicile. Cependant, ils nécessitent une prescription médicale préalable, une formation appropriée pour une utilisation sûre et efficace et le respect des contre-indications. Environ 40% des utilisateurs réguliers rapportent une amélioration notable de la posture cervicale après plusieurs semaines d’utilisation régulière, à raison de 20 à 30 minutes par jour. L’activation musculaire ciblée est une clé essentielle pour réduire la tension chronique et favoriser la décompression nerveuse.
Techniques de décompression nerveuse cervicale : approches invasives (mention succincte)
Les approches invasives de décompression nerveuse cervicale sont généralement réservées aux cas graves de cervicalgies chroniques et de compression nerveuse sévère, où les traitements conservateurs ont échoué à apporter un soulagement suffisant. Ces interventions chirurgicales visent à soulager la compression nerveuse par des moyens plus directs et agressifs, tels que des injections ciblées, des procédures percutanées minimalement invasives ou une chirurgie ouverte conventionnelle. Elles présentent un risque de complications plus élevé que les approches conservatrices et nécessitent une évaluation approfondie par un spécialiste en neurochirurgie ou en chirurgie orthopédique de la colonne vertébrale.
Injections épidurales de corticostéroïdes
Les injections épidurales de corticostéroïdes (IECS) consistent à injecter un médicament anti-inflammatoire puissant, généralement un corticostéroïde, directement dans l’espace épidural, autour des nerfs du cou. Cette procédure, réalisée sous guidage radiologique, peut réduire l’inflammation locale, diminuer la compression nerveuse et soulager la douleur à court terme. Cependant, les injections épidurales ne constituent pas une solution à long terme pour la décompression nerveuse et présentent des risques d’effets secondaires potentiels, tels qu’une infection locale, un saignement, une réaction allergique au médicament, une élévation de la glycémie chez les patients diabétiques ou une fragilisation des tissus environnants. Les IECS sont souvent utilisées en association avec d’autres traitements conservateurs pour améliorer la fonction et réduire la douleur en attendant une solution plus durable.
Rhizotomie facettaire
La rhizotomie facettaire est une procédure minimalement invasive qui vise à interrompre la transmission des signaux de douleur provenant des facettes articulaires cervicales, qui peuvent être une source de douleur cervicale chronique. Cette procédure consiste à détruire sélectivement les petits nerfs (rameaux médiaux) qui transmettent les signaux de douleur à partir des facettes articulaires, en utilisant la radiofréquence ou d’autres techniques ablatives. La rhizotomie facettaire peut être efficace pour soulager la douleur articulaire, mais elle présente des limites et n’est pas adaptée à tous les patients souffrant de cervicalgies. Les effets sont souvent temporaires et la douleur peut réapparaître après quelques mois ou années. De plus, la rhizotomie facettaire peut entraîner une dénervation musculaire et une instabilité articulaire à long terme.
Chirurgie de décompression nerveuse cervicale : laminectomie, discectomie, foraminotomie
La chirurgie de décompression nerveuse cervicale est généralement réservée aux cas graves de compression nerveuse sévère, progressive et invalidante, où les autres traitements conservateurs ont échoué à apporter un soulagement suffisant et où il existe un risque de dommages neurologiques permanents. La laminectomie, la discectomie et la foraminotomie sont des procédures chirurgicales couramment utilisées pour décomprimer les nerfs cervicaux. La laminectomie consiste à retirer une partie de la lame vertébrale pour élargir le canal rachidien et soulager la pression sur la moelle épinière et les nerfs. La discectomie consiste à retirer un disque intervertébral hernié ou dégénératif qui comprime les nerfs. La foraminotomie consiste à élargir le foramen intervertébral, l’ouverture par laquelle les nerfs sortent de la colonne vertébrale, pour soulager la compression nerveuse. Bien que la chirurgie puisse être efficace pour décomprimer les nerfs et soulager la douleur, elle présente des risques et des complications potentielles, tels qu’une infection, un saignement, une lésion nerveuse, une instabilité de la colonne vertébrale ou une pseudarthrose (non-consolidation osseuse). Elle doit donc être considérée comme une option de dernier recours, après une évaluation rigoureuse des risques et des bénéfices.
Facteurs complémentaires et prévention de la compression nerveuse cervicale
En plus des techniques de décompression nerveuse cervicale, qu’elles soient conservatrices ou invasives, il est essentiel de prendre en compte les facteurs complémentaires et les mesures de prévention pour optimiser le soulagement des cervicalgies, prévenir leur réapparition et améliorer la qualité de vie. Ces facteurs comprennent l’ergonomie du poste de travail, la gestion du stress, l’alimentation anti-inflammatoire, l’optimisation du sommeil et la pratique régulière d’une activité physique adaptée.
Ergonomie et posture
Une posture correcte au travail, à la maison et pendant les activités de loisirs est essentielle pour prévenir les cervicalgies, réduire la tension musculaire et éviter la compression nerveuse cervicale. L’aménagement ergonomique du poste de travail, le choix d’une chaise ergonomique avec un bon soutien lombaire et cervical, l’utilisation d’un support pour écran à la hauteur des yeux et le positionnement adéquat du clavier et de la souris peuvent contribuer à maintenir une posture optimale et à réduire la tension sur les muscles du cou et des épaules. L’utilisation excessive des smartphones et des tablettes peut entraîner une posture de « text neck », caractérisée par une flexion excessive du cou vers l’avant, ce qui sollicite excessivement les muscles du cou et peut provoquer des douleurs chroniques et une compression nerveuse. L’angle idéal pour visualiser un écran d’ordinateur est de 15 à 20 degrés en dessous du niveau des yeux, ce qui permet de maintenir une posture neutre du cou. Il est également recommandé d’éviter de tenir un téléphone portable au niveau du ventre, car cela favorise une flexion excessive du cou vers l’avant.
Gestion du stress
Le stress chronique peut aggraver les cervicalgies et la compression nerveuse cervicale en augmentant la tension musculaire, en réduisant le seuil de la douleur et en altérant la fonction du système nerveux. La pratique régulière de techniques de gestion du stress, telles que la méditation de pleine conscience, le yoga, la respiration profonde, la relaxation musculaire progressive de Jacobson, l’entraînement autogène de Schultz ou la sophrologie, peut aider à réduire le stress, à diminuer la tension musculaire et à soulager la douleur. Des études scientifiques ont démontré qu’une réduction du stress de 20% peut diminuer la douleur cervicale de 15% et améliorer la qualité de vie. Il est donc important de cultiver une vie équilibrée, de prendre du temps pour se détendre et de pratiquer des activités qui apportent du plaisir et du bien-être.
Alimentation et hydratation
Une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels et pauvre en aliments inflammatoires, peut contribuer à réduire l’inflammation, à améliorer la santé des tissus et à soulager la douleur cervicale. Il est conseillé de consommer des aliments riches en antioxydants, tels que les fruits et légumes colorés, les baies, les herbes aromatiques et les épices, et de limiter la consommation d’aliments transformés, de sucre raffiné, de graisses saturées et d’alcool. Boire suffisamment d’eau, au moins 2 litres par jour, est également important pour maintenir une bonne hydratation des disques intervertébraux, améliorer la flexibilité des tissus et favoriser l’élimination des toxines. Une alimentation riche en oméga-3, présents dans les poissons gras, les graines de lin et les noix, peut également avoir un effet anti-inflammatoire bénéfique.
Sommeil
Un sommeil réparateur et de qualité est essentiel pour la récupération musculaire et nerveuse, la réduction de la douleur et la régénération des tissus. L’utilisation d’un oreiller ergonomique adapté à la morphologie du cou et à la position de sommeil peut aider à soutenir le cou pendant le sommeil, à maintenir un alignement correct de la colonne vertébrale et à réduire la tension musculaire. Il est également recommandé d’éviter de dormir sur le ventre, car cette position peut exercer une pression excessive sur le cou et les épaules. Une bonne hygiène de sommeil, comprenant une routine régulière, un environnement calme et sombre et l’éviction des écrans avant le coucher, est également importante pour favoriser un sommeil réparateur.
Activité physique régulière
La pratique régulière d’une activité physique adaptée, telle que la marche, la natation, le vélo, le yoga ou le Pilates, peut renforcer les muscles du cou, des épaules et du dos, améliorer la posture, augmenter la flexibilité et réduire la douleur cervicale. Il est recommandé de pratiquer une activité physique modérée pendant au moins 30 minutes par jour, la plupart des jours de la semaine. Les exercices de renforcement musculaire ciblant les muscles profonds du cou, tels que le sternocléidomastoïdien, le scalène et le trapèze supérieur, sont particulièrement bénéfiques pour stabiliser la colonne vertébrale cervicale et prévenir la compression nerveuse.